Introduction

La graisse joue un rôle clé dans la durée de vie des roulements et la performance globale des équipements mécaniques. Une graisse mal adaptée peut provoquer des usures prématurées, des pannes coûteuses, ou encore une mauvaise protection contre la corrosion.

Dans cet article, on vous explique comment bien choisir votre graisse, en s’appuyant sur des caractéristiques essentielles et adaptées à vos besoins.

Comprendre le rôle de la graisse dans les roulements

Dans un roulement, la graisse joue plusieurs rôles essentiels qui vont bien au-delà de la réduction du frottement.

Premièrement, elle forme un film protecteur entre les éléments roulants. Ce film limite les contacts métal contre métal, ce qui réduit l’usure et limite les échauffements.

Ensuite, elle agit comme protection contre les contaminants extérieurs comme la poussière et l’eau. En environnement industriel, cette barrière est cruciale pour éviter que des particules viennent dégrader les surfaces internes.

Un autre avantage souvent sous-estimé : la graisse aide aussi à dissiper la chaleur générée par le fonctionnement du roulement, ce qui participe à la régulation thermique de l’ensemble.

Enfin, elle assure une protection contre la corrosion en créant une barrière contre l’humidité. Pour les applications extérieures ou les environnements soumis à des lavages fréquents, cette caractéristique est très importante.

Les critères essentiels pour choisir une graisse

Pour choisir la graisse adaptée à votre besoin, il faut prendre en compte quelques caractéristiques clés.

Voici les plus importantes :

1 - Plage de température d’utilisation

Chaque graisse a ses limites en termes de température : si elle est trop froide, elle devient trop épaisse et si elle est trop chaude, elle perd sa consistance. La plage de température d'utilisation vous permet de savoir à quelles températures la graisse reste efficace, sans perdre ses qualités.

Exemple : une graisse comme la LGWA2 de SKF (plage de température de -30 °C à +130 °C) sera parfaite pour un moteur électrique classique ou un usage général, mais sera bien moins efficace pour un four industriel ou à n’importe quelle machine exposée à des chaleur intenses.

2 - Viscosité de l’huile de base (mesurée à 40°C et 100°C)

La viscosité, c’est l’épaisseur de l’huile contenue dans la graisse. Plus l’épaisseur de l’huile est élevée, plus elle peut supporter de fortes charges, mais elle sera moins fluide.

• À 40°C : on mesure la viscosité dans des conditions normales de fonctionnement (machine à température stable ou ambiante).
  
  
• À 100°C : on mesure la stabilité de l’huile dans des environnements chauds où il y a une forte friction.

Plus la viscosité est adaptée à la vitesse et à la charge de l’application, plus le roulement sera protégé et son usure limitée.

3 - Point de goutte

C’est la température à partir de laquelle la graisse commence à devenir liquide. Elle perd alors sa forme et son efficacité.

Pour des applications où la température peut monter très haut, il faut toujours choisir une graisse avec un point de goutte largement supérieur à la température réelle, encore une fois pour limiter l’usure des pièces.

4 - Indice EMCOR (protection anticorrosion)

Ce test mesure la résistance de la graisse à la corrosion en présence d’eau. Il est noté de 0 à 5 (0 = aucune corrosion, 5 = forte corrosion).

Un bon indice EMCOR (0–0), comme celui de la LGHP2 ou de la LGWM2, est indispensable si le roulement est exposé régulièrement à l’humidité ou à des lavages fréquents. Ces graisses offrent une excellente protection contre la corrosion dans des applications de ce type.

Adapter le choix de la graisse à son application

Au-delà des caractéristiques techniques, le contexte d’utilisation joue un rôle crucial dans le choix de votre graisse. Elle peut avoir des caractéristiques excellentes, mais être inadaptée si elle est utilisée dans de mauvaises conditions.

Voici quelques cas concrets :

Par exemple, une graisse conçue pour des roulements de moteurs électriques, qui fonctionnent à vitesse moyenne et en environnement propre, ne conviendra évidemment pas à un équipement exposé à la boue, à l’eau ou à de fortes charges. On privilégiera une graisse avec une viscosité plus épaisse, comme la LGHB2, conçue pour les charges élevées, ou la LGEM2, qui allie résistance aux charges et protection anticorrosion, idéale pour les environnements extérieurs humides.

Autre cas courant : les applications extérieures, comme les convoyeurs ou les machines agricoles. Là, la température peut varier fortement, l’humidité est omniprésente, et les arrêts prolongés favorisent la rouille. Dans ce cas là, on peut se tourner vers la Schaeffler Arcanol-MULTI3, conçue pour résister aux variations de température, à l’humidité et aux charges répétées, typiques des applications extérieures.

​​Dans les environnements plus classiques ou modérément sollicités, une graisse polyvalente comme la Schaeffler Arcanol-MULTI2 est un bon compromis : adaptée aux vitesses élevées, aux charges modérées et aux variations de température, elle est idéale pour les moteurs électriques ou les équipements standards.

*La graisse R603T de Sogelub ne présente pas de valeurs de point de goutte ni de viscosité, en raison de sa formulation spécifique avec des agents épaississants non fondants. Ce qui rend le test standard de point de goutte (ISO 2176), ainsi que la mesure de viscosité cinématique selon l’ISO 3104, non applicables.

Choisir le bon conditionnement de graisse selon l’usage

Une même graisse peut être proposée sous plusieurs formats, du petit tube de 20g, jusqu’au fût industriel. Chez 123Roulement, chaque référence est disponible dans différents contenants, pour s’adapter aux besoins de chaque utilisateur.

La cartouche de 420 ml est parfaite pour graisser manuellement. Elle convient très bien aux techniciens en maintenance, pour des interventions sur site ou pour recharger des graisseurs automatiques.

Le pot de 5 kg est un format intermédiaire, souvent utilisé en atelier pour de la maintenance régulière sur plusieurs machines. Il permet un stockage d’une bonne quantité, sans gaspillage.

Pour les grosses industries, on a des seaux de 18 kg ou des fûts de 50 à 180 kg pour les systèmes de lubrification centralisée ou les équipes de maintenance qui travaillent sur des parcs de machines importants.

Exemple : la graisse LGWM 1, conçue pour les environnements froids et humides, est disponible dans tous ces conditionnements. Selon comment vous l’utilisez, pour un roulement isolé ou pour tout un processus industriel, le format à choisir sera différent.

En résumé, le bon format dépend de la fréquence d’utilisation, du mode d’application, et du volume consommé. C’est un détail logistique, mais qui peut faire gagner du temps et surtout optimiser les coûts.

Conclusion

En comprenant les caractéristiques essentielles : 

• La plage de température d’utilisation
• La viscosité à différentes températures
• Le point de goutte
• L'indice EMCOR (protection anticorrosion)

Puis en les faisant correspondre aux conditions réelles d’utilisation, vous maximisez les chances d’assurer la performance et la longévité de vos pièces.

Que ce soit pour une machine en extérieur, un moteur électrique, ou un roulement exposé à l’eau, il existe une graisse adaptée. C’est en comprenant les caractéristiques techniques que vous prendrez la meilleure décision.

Et si vous avez un doute, notre équipe est là pour vous accompagner.